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Photo du rédacteurAnita Darvasi

Bandage du bassin après l’accouchement



Technique ancestrale, toujours en cours en Amérique du Sud, Afrique noire et au Japon, le bandage du bassin est parfois recommandé aux femmes venant d’accoucher. Le Dr Bernadette de Gasquet nous explique les bienfaits de cette technique remise au goût du jour.

« Cette technique consiste à « bander » le bassin, à l’aide d’un grand foulard, pour le resserrer et l’aider à reprendre sa forme initiale », précise le Dr Bernadette de Gasquet, médecine et professeure de yoga. A la clé, moins de douleurs de dos, de sensations de fuites « énergétiques » et plus de vitalité.


Resserrer le bassin, une étape essentielle

Lors de l’accouchement, le bassin de la maman est extrêmement sollicité. Petit rappel : le bassin n’est pas un bloc d’os d’un seul tenant, mais un ensemble tenu par des articulations mobiles et des ligaments. La plupart sont situés en arrière au niveau du sacrum, tandis qu’à l’avant du bassin, la symphise pubienne joint les deux os coxaux. Lors du passage du bébé, tous sont fortement mobilisés, étirés, écartés, pour faciliter sa venue. « La maman peut fréquemment ressentir une sensation de flottement ou d’écartement après l’accouchement », ajoute la médecin. Certaines femmes en souffrent plus que d’autres. Pour le Dr de Gasquet, accoucher sur le dos et pousser beaucoup peut y contribuer. Le bandage va permettre de « refermer », là où il y a eu ouverture.


Le bon moment

« Dans de nombreuses cultures, il était d’usage que la mère se repose pendant près de quarante jours après chaque accouchement », rappelle Isabelle Challut, accompagnante à la naissance canadienne. Ce temps correspond en moyenne au temps de récupération des différents systèmes sollicités pendant la grossesse et permet de respecter le rythme de la dégestation, c’est-à-dire de « fermeture », de tonification, qui s’opère après l’accouchement. Programmer un bandage du bassin pendant cette période va participer à la réappropriation de son corps. « Il est recommandé de le recevoir dès les premiers jours, la première semaine par exemple », ajoute le Dr De Gasquet. Cette dernière espère même qu’à l’avenir, cette pratique soit intégrée dans le processus d’accouchement : « Pour de meilleurs résultats, bander le bassin pourrait se faire sur la table d’accouchement, avant même de mettre un pied par terre ». Evitant ainsi de nombreux problèmes de dissymétrie du bassin.


En pratique

« Pour pratiquer le bandage du bassin, il faut être deux, un professionnel de santé que ce soit une sage-femme, un kiné, ou un ostéo, et un proche, le compagnon, la mère, une sœur… » propose le Dr De Gasquet. Cette pratique nécessite un foulard, une grande écharpe, en matière noble, coton, laine, cachemire… ou un drap, tout simplement. « A première vue, ça n’est pas si compliqué, toutefois bien positionner le foulard demande un véritable savoir faire, et ne s’improvise pas… » insiste notre expert. Une fois déposé le foulard, ou autre, sur le lit, dans la largeur, la maman s’allonge en calant le bas de son dos dessus. Le foulard doit englober le bassin, de façon précise. « Il ne s’agit pas de faire un effet gainage du ventre, mais bien de soutenir les lombaires à l’arrière et la symphyse pubienne à l’avant, assez bas finalement », détaille la médecin. Le plus important est de ne pas le mettre trop haut… On croise les deux pans, en serrant, on fait un deuxième tour, on opère une torsion à l’avant pour bloquer le tissu et maintenir le « serrage ». A garder une heure ou deux. Certaines pratiques comprennent un bercement entre les deux tours pour renforcer la sensation. Dans tous les cas, le bandage doit être effectué auprès d’un professionnel de santé.


Le soin Rebozo, une variante complète du bandage du bassin

« En Amérique du sud, existe une variante appelée le soin Rebozo, un rituel qui permet à la maman de réintégrer ses limites corporelles, et de se recentrer. Le "serrage " se fait sur 7 points, la tête, les épaules, le ventre, le bassin, les cuisses, les mollets et les pieds. Les deux personnes, une doula, la mère, une amie, ou le partenaire disposent un matelas pour plus de confort, et installent 7 rebozos (châles, foulards, draps) ouverts sur lesquels s’allonge la maman qui vient d’accoucher. Le rituel s’effectue de la tête jusqu’aux pieds, de manière à contenir tout le corps dans une sorte de cocon. Puis laissez-la jeune maman se reposer. Quand elle est prête, ouvrez les rebozos un à un en commençant par les pieds jusqu’à la tête. »

Extrait de Rituels de femmes pour réenchanter la maternité, Isabelle Challut. Ed Le Courrier du Livre.


Pour qui ?

Selon le Dr De Gasquet, il est nécessaire pour toutes les mamans après l’accouchement. Certaines, plus que d’autres, souffrent de cette sensation de béance, avec à la clé, des douleurs, comme des sciatiques, ou encore des sensations de fuites énergétiques avec une fatigue importante. « En cause, la durée de l’accouchement ou les difficultés rencontrées, par ailleurs le poids du bébé entre aussi en ligne de compte », explique Bernadette de Gasquet.. Le bandage va permettre de refermer, là où il y a ouverture.

Remettre au gout du jour une pratique ancestrale, est loin d’être anodin. Le bandage du bassin a des vertus physiques, énergétiques, mais également symboliques. « Il clôture une étape fondamentale : la maternité et l’accouchement » traduit Isabelle Challut. Refermer permet de mettre un terme, avant d’entamer une nouvelle étape avec son bébé.


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